L'odorat

L'odorat

Tout comme l’ouïe, l’odorat se développe durant la grossesse, puisque les récepteurs olfactifs commencent à apparaître dès la 7e semaine de grossesse. Si bien qu’au début du 3e trimestre, le foetus est capable de sentir la nourriture que sa mère a mangé : ail, cumin, fenouil, cari, carotte, fromage, café, mais aussi alcool, fumée de tabac, etc. Toutes ces odeurs passent dans le sang, traversent le placenta et parviennent dans le liquide amniotique.

« L’odorat est intimement lié au goût : presque 80 % de la perception du goût vient de l’odeur. Lorsqu’on ne sent pas l’odeur d’un aliment, on ne le goûte presque pas », rappelle Dre Cousineau, pédiatre.

À sa naissance, le nouveau-né s’oriente plus à l’odorat qu’à l’aide de n’importe quel autre sens. Placé sur le ventre de maman, c’est uniquement grâce à lui que bébé se hisse vers les seins pour avoir sa première tétée. Ce « réflexe de fouissement » est le premier échange avec sa maman. « L’odorat joue un grand rôle dans le processus d’attachement du bébé à ses parents. C’est en quelque sorte par le nez que l’enfant tisse ses premiers liens affectifs », precise la pédiatre.

Des recherches montrent que votre enfant appréciera mieux les arômes et les saveurs s’il y a été exposé avant, à travers le lait maternel.

À la fin de la 1ère première semaine de vie, l’odorat de bébé est si fin qu’il peut distinguer le lait de sa maman parmi d’autres. Peu à peu, il élargit son répertoire d’odeurs : la vôtre, celle des autres membres de sa famille, ou encore les odeurs associées à sa famille, par exemple celles de la cuisine, celles de certains végétaux présents dans son environnement (cèdres, sapins), etc. Ces odeurs familières pourront le réconforter durant toute sa vie.

La mémoire olfactive
Contrairement aux autres sens, l’odorat permet aux odeurs de parvenir directement à la partie du cerveau qui gère nos émotions. Les messages provenant des autres sens (vue, ouïe, etc.) passent d’abord par le cortex cérébral où ils sont traités et interprétés. C’est pourquoi « il suffit de sentir une odeur pour qu’elle nous transporte instantanément dans certains souvenirs. Les odeurs impriment des images dans notre cerveau », explique Dre Cousineau.

Comment l’accompagner?

Place aux odeurs douces! Il est préférable de toujours utiliser le même savon (si possible sans odeur forte) et d’éviter de vous parfumer pour que bébé découvre votre odeur corporelle naturelle. (Dès la naissance.)

Faire confiance à son nez. Votre nouveau-né peut être apaisé par tout objet imprégné d’odeurs familières, un foulard que vous avez porté, par exemple. Ne lavez pas trop souvent sa doudou : les odeurs familières dont elle est imprégnée rassurent l’enfant. (Dès la naissance.)

 

L’exposer à l’odeur de ses proches en laissant son grand frère, ses grands-parents ou vos meilleurs amis le porter de temps en temps. Il ne les reconnaîtra que plus facilement par la suite. (Dès la naissance.)

 

Lui apprendre à apprécier l’odeur des aliments. « Vous pouvez lui faire prendre conscience, au quotidien, de ce que sent un gâteau qui sort du four, la cannelle ou la vanille. Ou encore, lui faire découvrir les odeurs présentes au printemps ou à l’automne, l’odeur de la terre… », suggère Solène Bourque. (Dès 6 mois.)

 

Naitre et grandir.com


Source : 
magazine Naître et grandir, juillet-août 2012
Recherche et rédaction : Marie Charbonniaud